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Diplômé en 2020 de la formation ingénieur généraliste du campus CESI de Saint-Nazaire, Robin a toujours eu la volonté de prendre le large afin de découvrir d’autres horizons, en dehors du cadre du salariat.

Un alumni de CESI transforme le byssus de moule en textile !

Diplômé en 2020 de la formation ingénieur généraliste du campus CESI de Saint-Nazaire, Robin a toujours eu la volonté de prendre le large dans le but de découvrir d’autres horizons, en dehors du cadre du salariat. Passionné de voile et fermement engagé dans la transition écologique, il réalise tout naturellement son projet de fin d’étude sur le bilan carbone du bateau. Durant ce projet, il fait une découverte qui sera le premier chainon dans la création de son entreprise : « Je me suis rendu compte que les émissions de CO² étaient maximales sur la matière première qu’on utilise pour les fabriquer », nous explique l’alumni.

Suite à cette découverte, Robin se penche alors sur le sujet des fibres naturelles afin de répondre à cette problématique : « J’ai d’abord avancé sur la soie d’araignée, mais c’était un peu compliqué. Comme je suis originaire de la baie du Mont-Saint-Michel, je me suis alors tourné vers le byssus de moule, un ensemble de fibres qui permet aux moules d’adhérer à un support ».

Le byssus de moule, qu’est-ce que c’est ?

Utilisé dès l’Antiquité pour créer des vêtements, le byssus de moule, aussi appelé « soie de mer », est un matériau aussi surprenant que qualitatif, et dont nos côtes regorgent : « La quantité de byssus sur le territoire français est colossale, on compte environ 4 500 tonnes disponibles. Cette abondance de matière première nous permet d’en produire 500 kilos par mois, et nous visons d’ici cinq ans, 400 tonnes par an avec l’industrialisation des procédés », souligne Robin.

Peu connu, le byssus de moule est doté de nombreuses qualités : « Cette fibre naturelle, très légère, a particulièrement attiré mon attention car il s’agit d’un excellent isolant thermique et absorbant acoustique. Nous avons aussi découvert des propriétés ignifuges, autrement dit, ce matériau est difficilement inflammable », ajoute l’alumni.

Souvent perçu comme un déchet dans l’industrie mytilicole, puisque peu réutilisé, il est réellement considéré comme un coproduit par notre alumni.

Convaincu de l’avenir prometteur de cette matière première biosourcée, Robin effectue alors son stage à l’étranger en Irlande auprès d’un producteur de moules, où il commence à récolter du byssus et fabrique même une machine pour la récolte. Avec une réelle volonté de créer son entreprise afin de proposer une alternative non polluante à la fibre de verre ou de polyester, il poursuit sa route au Pépite : « Je ne pouvais pas me lancer dans l’entrepreneuriat et dans le commerce sans en maîtriser un peu les ficelles, j’ai donc décidé d’approfondir ma formation dans ces domaines au Pépite Pays de la Loire », indique Robin.

Après deux ans de recherches et de formation, Robin fonde la branche fabrication de matériaux biosourcés non-tissés et sur-mesure de BYSCO le 21 août 2021, avec son associée, Florence.

BYSCO : une entreprise locale à l’échelle industrielle, et profondément ancrée dans la transition écologique

Fortement concerné par les enjeux écologiques, Robin débute l’aventure BYSCO avec un bureau d’études en 2019 : « Au début, nous faisions du conseil dans la transition environnementale des matériaux, c’est-à-dire, des études de choix des matériaux pour des entreprises. Afin de se concentrer sur l’industrialisation du byssus, nous avons arrêté cette activité, mais nous souhaitons la relancer et ainsi combiner les deux d’ici début 2024 ».

Aujourd’hui à la tête d’une entreprise comptant six membres au total et répartie sur trois sites de production (Cancale, Nantes et Roubaix), Robin a développé BYSCO dans les moindres détails : « Nous avons d’abord pensé toute la partie matériaux : choix des matériaux, qualification, conception et connaissance des ressources. Ensuite, la partie industrialisation des procédés, c’est-à-dire les machines utilisées dans ce processus, on retrouve ainsi de la mécanique, de la soudure, de l’électronique, etc. Nous avons inventé, dessiné et fabriqué nous-mêmes les machines que nous utilisons. Enfin, nous avons développé la partie commerciale pour comprendre les marchés », ajoute l’alumni.

BYSCO produit des isolants thermiques et acoustiques recyclables, ainsi que des textiles sur-mesure, à destination des industries du transport, de l’habillement, de la bagagerie et du sport, et également dans le cadre d’aménagements de bâtiments.

Formation à CESI : un vrai plus dans l’entrepreneuriat

Très satisfait de ses années passées à CESI, Robin souligne l’importance des compétences acquises durant sa formation dans son poste de chef d’entreprise : « J’ai pu vraiment approfondir la dimension managériale à CESI, et cela me sert énormément aujourd’hui ! En tant que Président, je dois gérer des projets et des personnes, en découpant un projet en tâches et en les allouant aux membres de l’équipe. Toutes ces compétences sont très utiles dans mes fonctions ».

L’alumni n’en oublie pas ses qualifications d’ingénieurs, inhérentes à sa formation à CESI et à ses expériences professionnelles passées :

J’ai énormément appris sur le tas, mais je dois dire que mon expérience à CESI m’aura permis de mettre le pied à l’étrier et d’avoir une vraie posture d’ingénieur. J’ai confiance en moi dans ce domaine car j’ai les compétences et je connais mon sujet

Robin

Avec BYSCO, Robin voit loin et envisage même une internationalisation de l’entreprise : « Nous avons inventé la filière de valorisation du byssus de moule au service de la transition environnementale des matériaux, notre objectif étant de devenir un acteur majeur dans ce domaine ! », conclut l’alumni.