Rencontre avec nos Alumni : Benoît LORRE, diplômé ingénieur CESI en 1996, aujourd’hui Responsable achats des Chantiers de l’Atlantique !
Dans cette page :
Diplômé d’un DUT et après 5 ans en fonction au sein des Chantiers de l’Atlantique, Benoît LORRE a souhaité évoluer dans l’entreprise et acquérir de nouveaux outils. En 1994, il a donc intégré la 2e promotion d’ingénieurs par la formation continue sur le campus CESI de Saint-Nazaire, dont il est ressorti diplômé en 1996 et intègre le réseau CESI Alumni ! Aujourd’hui, il est Responsable achats des Chantiers de l’Atlantique.
Découvrez son témoignage !
Ce qui me plaît le plus, c’est de participer à la construction de navires hors normes, de sentir la force du collectif dans l’entreprise, de pouvoir faire évoluer des collaborateurs, d’être dans l’opérationnel toute la journée avec des sujets complètement différents qui m’obligent à être flexible et agile, d’avoir des responsabilités, d’être décisionnaire et d’être contributeur au résultat de l’entreprise.
Benoît LORRE
Présentation
J’ai 57 ans, je suis originaire de Dinan dans les Côtes-d’Armor et je suis passionné de voile et de grandes randonnées. Je suis arrivé aux Chantiers de l’Atlantique il y a 35 ans en août 1989, j’ai étudié à CESI entre 1994 et 1996 et je suis actuellement responsable des secteurs achats sous-traitance technique et achats généraux.
Quel a été votre parcours depuis l’obtention de votre diplôme d’ingénieur CESI en 1996 jusqu’à votre fonction actuelle ?
À la sortie de CESI en 1996, j’ai tout d’abord intégré le service logistique sur une mission de développement de plateforme logistique au pied des navires. Ensuite, en 1998, j’ai intégré la direction des achats en ayant successivement plusieurs fonctions comme acheteur de tuyauterie, d’études, d’électricité, d’isolation, de locaux publics ; je suis ensuite passé responsable des achats généraux puis de la sous-traitance. Aujourd’hui, je manage une équipe d’une vingtaine de personnes en étant responsable des secteurs achats sous-traitance technique et achats généraux.
Votre parcours à CESI
Pourquoi avoir fait le choix de devenir Ingénieur ? Pourquoi avoir choisi CESI pour suivre cette formation ?
J’avais obtenu un DUT génie thermique et énergie en 1988. Après 5 ans au sein des Chantiers de l’Atlantique, j’avais le souhait de pouvoir évoluer dans l’entreprise mais aussi de pouvoir acquérir les outils nécessaires à la prise de recul, la capacité d’analyse, de savoir dire non, mais aussi d’avoir une vision transversale sur la gestion de projet.
Qu’est-ce que l’école d’ingénieurs CESI vous a apporté dans votre parcours professionnel ?
J’ai intégré CESI en pensant y acquérir des outils techniques pour évoluer dans la sphère professionnelle, mais je me suis rendu compte que cela m’avait également permis d’évoluer personnellement en termes de maturité, de prise de recul, de gestion du stress, de capacité de décision, de passer du stade d’exécutant à celui de proposer des solutions et de décider.
Le cursus ingénieur généraliste CESI au début des années 90, c’était comment ? Un souvenir particulier à nous partager ?
Je suis diplômé de la promo 2 de Saint-Nazaire, autant dire que nous avons en quelque sorte essuyé les plâtres de la mise en place du programme de formation. Toutefois, j’ai le souvenir d’une promo hétéroclite tant au niveau de l’âge que des univers différents d’où nous venions. J’ai particulièrement apprécié l’autonomie qui nous était donnée. La mise en situation de projet pour tout ce que nous faisions (stages, projets individuels, projets collectifs, sport, etc.) avec un rapport et une présentation environ tous les 2 mois, nous permettaient de nous entrainer à la prise de parole en public, le pragmatisme des cours tourné vers la vie réelle en entreprise (l’important n’était pas d’apprendre par cœur, mais d’être capable d’analyser, de raisonner, de présenter et de décider).
Avez-vous aujourd’hui conservé des liens avec l’école d’ingénieurs CESI ?
Je n’ai pas gardé de liens particuliers avec les autres élèves de ma promotion en dehors de ceux que je peux côtoyer au niveau professionnel, par contre, je suis actuellement membre du jury régional des études sur Saint-Nazaire comme représentant d’entreprise.
Lorsqu’un de mes acheteurs vient dans mon bureau avec un problème, j’aime bien lui poser deux questions : qu’en penses-tu, que proposes-tu ?
Benoît LORRE
Votre fonction actuelle
En quoi consiste votre rôle de responsable achat au sein des Chantiers de l’Atlantique ?
Mon rôle de responsable achat consiste à manager une équipe d’une vingtaine de personnes qui a pour objectifs d’acheter des biens/services/sous-traitance au meilleur niveau de performance, c’est-à-dire au meilleur niveau qualité/délai/économique. Mon rôle est de diriger, d’orienter, de décider, de faire grandir les talents, de partager mes expériences, de mettre mon équipe dans les meilleures conditions pour qu’ils puissent travailler sereinement et sans stress. Je dois faire barrage à toutes les perturbations extérieures, et surtout, je me considère comme étant à disposition de mon équipe et non pas le contraire. Lorsqu’un de mes acheteurs vient dans mon bureau avec un problème, j’aime bien lui poser deux questions : qu’en penses-tu, que proposes-tu ?
Quels sont les enjeux auxquels vous êtes confronté en tant que responsable achat dans le secteur de la construction navale ?
Nous vivons dans un écosystème professionnel fragile et il faut savoir le préserver. Aussi, nos principaux enjeux aujourd’hui sont de garder notre réseau, de le développer, de le faire grandir en les incitant à s’inscrire dans des actions de progrès pour continuer à nous accompagner sur nos affaires, en étant performant et en gagnant de l’argent afin de pouvoir investir aussi bien dans l’humain en embauchant les compétences nécessaires à leur développement, ainsi que dans leur outil industriel.
Qu’est-ce qui vous plait le plus dans votre métier ?
C’est de participer à la construction de navires hors normes, de sentir la force du collectif dans l’entreprise, de pouvoir faire évoluer des collaborateurs, d’être dans l’opérationnel toute la journée avec des sujets complètement différents qui m’obligent à être flexible et agile, d’avoir des responsabilités, d’être décisionnaire et d’être contributeur au résultat de l’entreprise.
Pouvez-vous nous parler d’un projet au sein des Chantiers de l’Atlantique sur lequel vous avez travaillé et qui vous a marqué ?
Le projet le plus marquant auquel j’ai participé est l’achat du TGP (Très Grand Portique – le plus grand portique d’Europe) qui se voit de loin et qui est la première chose que nous voyons lorsque nous arrivons à Saint-Nazaire par la route. Ce fut un achat particulier dans la mesure où il s’agit d’un outil industriel stratégique dans la construction des navires et emblématique de par son envergure. La négociation liée à cet achat s’est déroulée sur plus de 9 mois, nous étions une équipe projet resserrée et soudée de 4 personnes qui nous a permis d’être agile et réactif. J’y ai découvert la négociation avec des Chinois, avec tout ce que cela comporte de différences culturelles et de rebondissements. J’ai encore en mémoire la réaction de nos interlocuteurs Chinois qui ne comprenaient pas pourquoi dans notre cahier des charges, il était indiqué que la structure de cet équipement était être prévu pour 30 ans et de nous dire que si dans 10 ans ce portique était usé, il suffisait d’en commander un autre, nous n’étions vraiment pas sur la même planète.
Comment voyez-vous l’évolution de votre métier ?
Je pense que les achats vont se développer vers plus de dématérialisation, d’achat responsable, de développement durable et potentiellement se tourner vers l’IA qui permettra peut-être d’être plus précis dans nos analyses et d’aller certainement plus loin. Toutefois, l’achat reste un métier de contact, de relation et de communication qui demande et demandera toujours un savoir être dans la relation humaine.
Conclusion
Quels conseils souhaitez-vous partager à nos actuels & futurs élèves ingénieur·e·s de CESI ?
Je vais bien me garder de donner des conseils, par contre, j’ai plutôt envie de dire aux futurs élèves de prendre du plaisir dans ce qu’ils apprennent, de prendre ce temps de formation comme un moment privilégié, d’avoir soif d’apprendre et de connaissances, de profiter de leur formation pour également se poser des questions sur eux-mêmes, car je reste persuadé qu’il est bien entendu indispensable d’acquérir des outils propres à la discipline concernée, mais aussi de développer un savoir être à la hauteur des besoins de l’entreprise.